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2022, année de toutes les avancées en matière
d'hortithérapie et d'écothérapies !
C'est du moins dans ce sens que nous vous proposons d'aller ensemble,
et les groupes de travail dans lesquels les membres de
la fédération peuvent prendre part, avec toutes leurs expériences et
compétences, y contribueront largement. La crise sanitaire a permis de
stimuler la croissance des graines que nous avions semées il y a quatre
ans avec la création de la Fédération Française Jardins Nature et
Santé. Elle a démontré à quel point, lorsque nous en sommes privés,
nous avons besoin de nature : cette année nous étions sur tous les
fronts - colloques, rencontres, formations en France
et à l'étranger... -, dans tous les media, de la presse écrite
à la télévision, car plus que jamais les humains réalisent à quel
point notre relation à la Nature est nécessaire, vitale. Source de
bienfaits physiques et psychiques, d'amélioration de la santé, elle
doit être rendue accessible régulièrement pour ne pas dire
quotidiennement dans les établissements sanitaires et médico-sociaux.
Plus que jamais aussi les soignants ont besoin de bouffées d'oxygène,
d'un jardin où apaiser un stress devenu chronique et éviter l'épuisement
professionnel.
Quand dans de nombreux pays plus rien n'est à prouver et qu'une prise
en charge écothérapeutique coule de source, en France ON nous écoute
enfin, ON prend au sérieux nos retours d'expériences en ESMS et les
recherches scientifiques que nous n'avons de cesse de partager. Il
convient désormais de veiller à ce que le milieu professionnel
dans lequel nous évoluons ainsi que nos pratiques soient suffisamment
encadrées, conceptualisées, validées, pour ne pas laisser de place
à ceux qui n'y verraient qu'une opportunité économique dans l'air du
temps sans prendre en considération les besoins d'être correctement
formés, sans être animés par ce qui demeure la base de nos professions,
à savoir l'envie de prendre soin, des plus fragiles et de la nature.
Nous sommes à une période charnière dans la reconnaissance de
l'hortithérapie par les pouvoirs publics, soyons professionnels, évaluons
nos pratiques, invitons-nous dans les projets qui poussent un peu
partout avec une expertise qui réponde réellement au public à qui les
jardins s'adressent afin qu'ils deviennent pérennes, même quand la mode
sera passée.
Que cette année soit fertile pour vos projets, délicieusement
parfumée comme une tisane de mélisse, qu'elle nous permette ensemble de
faire avancer les missions ambitieuses de notre fédération afin de
mieux prendre soin des plus fragiles et de notre environnement naturel
!
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La prochaine assemblée générale se tiendra vendredi
28 janvier 2022 à 9h à l'Ecole Du Breuil, route de la
pyramide, 75012, Paris.
Nous aurons à cette occasion l'immense joie d'accueillir Gilles
Clément avec qui nous partagerons un moment précieux lors
d'une déambulation dans les superbes jardins de l'école. Nous avons
hâte!
Cette AG sera aussi l'occasion d'élire de nouveaux membres au
conseil d'administration. Les membres actifs peuvent déposer leur
candidature dès à présent : contact@f-f-jardins-nature-sante.org. Les personnes qui ne pourront être présentes sont
invitées à nous renvoyer leur procuration, reçue en décembre par mail
avec la convocation.
Avant l'AG, pensez à régler votre cotisation 2022,
notamment les membres qui seront amenés à prendre part au vote. Grâce
aux adhésions la fédé grandit, et fait connaître les actions en matière
d'hortithérapie et d'écothérapies !
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Retour, non-exhaustif, sur une année riche en
implication et présence de la fédération Française Jardins Nature et
Santé.
COLLOQUE À L'ÉCOLE DES HAUTES ÉTUDES EN SANTÉ
PUBLIQUE
« Face aux défis écologiques, quel engagement pour
l’hôpital? », tel était le thème du colloque auquel a participé
Isabelle Boucq au nom de la fédé en juillet dernier. Cette école forme
les cadres et les cadres supérieurs de la santé publique, dont les
futurs directeurs et directrices d’hôpitaux, et son intervention a
permis à plus de 200 élèves de découvrir près de 40 ans de recherche
sur les bienfaits de la fréquentation de la nature dans le parcours de
soin.
TROPHÉE "JARDINS EN PRISON"
En juin 2021, le fonds de dotation Green Link lançait le
premier trophée des jardins en prison. Le 15 novembre dernier, Isabelle
Boucq et Philippe Walch, tous deux membres de la FFJNS, et les autres
membres du jury se sont réunis pour décerner 8 prix parmi les 50
candidatures présentées sur 183 Centres de détention en France.
Imagination, initiative, démarche écologique, fréquentation, rapport
comestible étaient quelques-uns des critères de sélection. La Nature
fait école en prison, une première très porteuse de sens et réussie.
SOUTIEN À LA CRÉATION DE JARDINS DE SOIN
Sarah Bertolotti et Tamara Singh ont représenté la FFJNS
au sein du jury de sélection pour l’édition 2021 de l’association
Jardins & Santé, qui soutient la création de jardins de soin par
l’attribution de bourses bi-annuelles. Depuis 2007, une soixantaine de
projets en ont bénéficié pour développer, restaurer ou créer des
jardins à visée thérapeutique. Résultats et présentation des lauréats
dans la prochaine édition de notre newsletter.
RENCONTRE
LYONNAISE AUX JARDINS
Le 7 juillet dernier, la Délégation locale lyonnaise de la FFJNS organisait
une rencontre de ses membres afin de leur permettre de faire
connaissance et d'échanger sur leurs pratiques et leurs spécificités.
Une journée riche entre le jardin partagé de l'Isle d'Abeau (38) et un
jardin privé remarquable surplombant Lyon et le Rhône (photo
ci-dessous).
COLLOQUE
DES APPROCHES NON MÉDICAMENTEUSES
Estelle Alquier est intervenue au nom de la fédé à la Villette en
novembre dernier dans le cadre du colloque organisé depuis 18 ans par
Humanitudes et âgevillage. Ce colloque est suivi par près d'un millier
de soignants et de cadres de santé venus de toute la France, et cette
conférence fut pour la plupart d'entre eux l'occasion de découvrir
l'importance de la présence de la nature, sous quelque forme que ce
soit, dans le quotidien des patients et résidents dont ils prennent
soin.
LES TABLES RONDES
Trois tables-rondes ont été organisées durant le dernier
trimestre 2021 :
"Un jardin à visée thérapeutique pour toutes les générations et
pour tous les publics". (05/10/21)
“De l’exclusion à l’inclusion, un jardin à visée thérapeutique pour
tous les professionnels” (17/11/21)
"Retour sur Le Jardin des Maux Passants prend la poudre
d'escampette !" (09/12/21)
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... La formation.
Qualifiante,
certifiante, et bientôt diplômante, ça bouge niveau formation!
- En septembre 2022 aura lieu la deuxième session de la formation
qualifiante de spécialisation (SIL) à la fonction de
"jardinier-médiateur" d'une durée de 5 mois
organisée à Voutezac (19). La première session a enchanté les étudiants
qui l'ont suivi, une formation pleine de promesses pour la profession!
Contact : Emmanuel Coulombs, membre de la FFJNS.
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Enfin un diplôme universitaire en France ! Le DU
"Santé et Jardin" débutera en janvier 2023 à
l'université Jean Monnet de Saint-Etienne (42). Les dossiers de
candidatures peuvent être déposés en ligne dès le mois de juin
prochain. Attention cependant aux délais de prise en charge dans le
cadre de la formation continue.
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À Romans-sur-Isère (26), le CFPPA vous propose une formation
certifiante visant à conduire et animer un jardin à visée thérapeutique.
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D'autres formations sont toujours proposées sur
le territoire, la plupart animées par des membres de la FFJNS
depuis une dizaine d'année. Pour trouver une formation près de chez
vous ou adaptée à vos besoins, consulter la page dédiée du site de la
Fédé.
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Prenons-en de la graine
L'hortithérapie ailleurs dans le monde
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Rencontre franco-espagnole avec Germinando
Natura
Comment évaluer les jardins thérapeutiques, sur quelles bases, sur
quels critères ?
Tel était le cahier des charges auquel devait répondre l'association
madrilène Germinando Naturamissionnée par le gouvernement
espagnol pour la mise en place d'une grille d'évaluation dans le cadre
de jardins thérapeutiques en Ehpad. Pour enrichir sa
réflexion, Germinando Natura s'est tournée vers la
FFJNS. C'est ainsi qu'a eu lieu, dans le courant du mois de novembre
une rencontre à laquelle la fédération a associé Jardin
et Santé. Les échanges en français, anglais et espagnol et la
confrontation des expériences de chacun ont permis d'avancer sur les
caractéristiques d'un jardin thérapeutique et plus largement sur
l'hortithérapie et la place de la nature en Ehpad.
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Formation à l'hortithérapie au Kurdistan
Tamara Singh et Heidi Rotteneder, membres de la FFJNS mènent
une mission de formation à l'Hortithérapie au Kurdistan. Cet engagement
auprès des psychotraumatologues d’un jardin de soin dans la ville de
Chamchamal a lieu dans le cadre d'un accord avec les ONG Garten
Helfen Leben et Jiyan Foundation. Si Tamara
travaille sur ce projet depuis deux ans, c'est au pied levé qu'Heidi a
accepté de remplacer une consœur taïwanaise empêchée. Design floral,
jardinage, conception de la programmation thérapeutique était au
programme de ces deux semaines de formation donnée sur place et en
anglais.
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Un
master d'hortithérapie en Italie
En Italie, un master d'hortithérapie a vu le jour à l'Université de
Bologne. Bravo à Ania Balducci qui a poussé à la création de cette
formation.
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Au jardin de soins avec...
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... Jérôme Rousselle, jardinier-médiateur en hôpital
psychiatrique.
- Estelle Alquier : Bonjour Jérôme. Tu es
Jardinier-médiateur en hôpital psychiatrique depuis deux ans.
Qu'est-ce qui t'y a conduit ?
- Jérôme Rousselle : En deux mots, je dirais
"reconversion" et "rencontre". Après trente
années d'activités dans le domaine de la communication, j'ai
souhaité me réorienter vers le jardin et ai préparé un bac pro
"Aménagements paysagers". La rencontre, c'est avec
Didier Sigler, Directeur des Soins du Centre Hospitalier Théophile
Roussel (CHTR), et membre de la FFJNS, quand j'ai commencé à
m'intéresser aux jardins thérapeutiques
- E. A. : Dans quel cadre travailles-tu ?
- J. R. : On pourrait comparer le CHTR à un campus,
avec des allées plantées, des prairies, des bois… L'unité de
psychiatrie générale bénéficie depuis quatre ans d'un jardin
thérapeutique de 200m2 environ, le Jardin des Tisanes. C'est dans
ou à partir de ce jardin que j'anime deux ateliers par semaine. Ce
qui est une très grande chance, c'est que je fais partie de
l'équipe soignante. À ce titre, avant chaque atelier, je participe
à la réunion de transmission de l'unité dans laquelle
j'interviens. Cela me permet de m'approprier le vocabulaire, les
enjeux et les méthodes de travail de la psychiatrie et d'adapter
mon activité aux patients du jour.
- E. A. : Quels sont les objectifs de tes
ateliers ?
- J. R. : Il m'est assez difficile de te répondre en
fait car les pathologies sont très variables et le parcours de
chaque patient est tout sauf linéaire. Je vais donc avoir des
objectifs différents selon les patients, dans le cadre d'ateliers
communs. On pourra travailler la perception de son environnement,
l'équilibre, la motricité, mais aussi la capacité de
concentration, l'humeur, les émotions, la capacité à interagir
avec l'autre ou tout simplement goûter le plaisir d'être au grand
air.
- E. A. : Es-tu en mesure de constater les
résultats de ces ateliers ?
- J. R. : Là encore, il m'est compliqué de te
répondre, en premier lieu, parce que l'hortithérapie est l'une des
différentes médiations proposées aux patients. Toutefois, au-delà
du déclaratif, le bien-être des patients est aisément perceptible
en fin d'activité et peut même être constaté dans les heures et
jours qui suivent par l'équipe médicale. Pour essayer d'avoir une
vision plus précise des effets de l'hortithérapie, une grille
d'évaluation avait été mise en place lors de la création du Jardin
des Tisanes. Avec le soignant qui m'accompagne, on essaye de
prendre le temps de se poser après chaque atelier et d'analyser le
comportement de tel ou tel patient. Cela permet d'une part,de
structurer et préciser notre regard sur ce dernier et de
partager cette perception avec le reste de l'équipe soignante et
d'autre part, de constater les évolutions éventuelles entre
deux évaluations.
- E. A. : Pourrais-tu partager avec
nous une astuce, un conseil ou une activité qui fonctionne
bien selon toi ?
- J. R. : Je pense que chaque médiation est une
alchimie très fine entre l'hortithérapeute, les patients, les
soignants s'il y en a, le lieu, le contexte… Alors, pour m'en
tenir aux patients adultes souffrant de psychopathologie, je
dirais que le premier impératif est l'adaptabilité. Si j'ai
généralement un programme, commandé par le jardin ou par la
saison, je peux être conduit à le modifier le jour même, voire au
moment de l'atelier, en fonction de la météo, ou de l'état de tel
ou tel patient.
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Boîte à idées : activités hivernales
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"Que faire en hiver lors des séances
d'hortithérapie?" est une question posée fréquemment par les soignants
lors des formations ou lors des discussions sur les réseaux sociaux.
Les personnes fragiles ne pourront affronter frimas et pluie, vent et
humidité tout au long de l'hiver. Même s'il est nécessaire de sortir
par tous les temps afin de bénéficier des bienfaits de la nature, ces
échappées hors de l'établissement ne sont pas toujours envisageables.
L'hortithérapeute anticipe sur cette période particulière
en organisant en fin d'été des récoltes de plantes à tisanes, de
graines, laissées à sécher à l'abri de la lumière et de l'humidité. Les
sachets de vrac sont sortis lorsque le temps n'est pas suffisamment
clément, et chaque participant à la séance a la possibilité d'effeuiller,
d'ensacher, d'étiqueter, d'exercer sa motricité fine, et de profiter à
plein nez des effluves citronnées et autres.
La constitution coopérative d'un herbier du jardin est
aussi une activité à anticiper, qui permettra de se remémorer les
plantes, leurs parfums, de se souvenir de leurs emplacements, d'évoquer
la dormance des végétaux et du printemps prochain. Moment
d'apprentissage et de projection dans le futur, c'est aussi celui
de l'évasion, en narrant l'histoire incroyable d'une plante, le
voyage à travers les siècles ou les continents d'une autre...
Les plantes grasses se prêtent parfaitement à des séances
d'hortithérapie en intérieur. Encore une fois, l'hortithérapeute aura
pris soin durant l'été de proposer une séance de bouturage de plantes
grasses, non gélives si la configuration de l'établissement ne permet
pas de les hiverner derrière une vitre orientée plein Sud. Les petits
plants sont disposés sur la table au milieu d'autres matériaux naturels
végétaux et minéraux (bois flottés, cailloux, pouzzolane, fruits de
rosiers séchés...) et les participants sont invités à créer un mini
jardin d'intérieur.
Janvier et février offre l'occasion de se préparer au printemps : commande
de plants et de graines sur catalogue haut en couleurs, modification
du plan du jardin, recherche de matériaux pour pailler et amender
le sol auprès des autres soignants et des familles... Suggérer que le
printemps sera bientôt là est bénéfique à cette période de l'année
souvent difficile.
Si vous maîtriser un minimum l'aromathérapie (notamment les risques
liés à l'utilisation d'huiles essentielles) et connaissez correctement
les profils médicaux de chaque patient/résident, la fabrication
d'eau de toilette, de brume d'oreiller, de spray d'ambiance est
une activité très efficace en terme d'apaisement des tensions et de
valorisation.
Avec quelques huiles essentielles choisies en fonction des plantes de
l'herbier et du jardin, un travail sur la mémoire et la
reconnaissance cognitive et sensorielle peut être mené en
demandant de rapprocher des feuilles séchées (citronnier, menthe,
mélisse, basilic...) avec les huiles essentielles correspondantes.
Enfin, incitez les plantes vertes dans le bâtiment, les chambres, les
couloirs, les salles communes : leur présence génère une amélioration
de l'humeur et d'autres bénéfices que nous recherchons lors des séances
d'hortithérapie. Et incitez chacun, soignants, soignés, à en prendre
soin !
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