Édito / One Health et hortithérapie : même combat !

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L’assemblée générale de la Fédération Française Jardins Nature et Santé (FFJNS) de janvier 2023 a démontré l’enthousiasme et la volonté d’implication des membres actifs et des sympathisants présents, tout comme des personnes invitées, intéressées à notre cause : l’interaction entre Nature et Santé. Les domaines concernés sont multiples et complémentaires. Qu’une telle certitude soit à ce point partagée est en soi prometteur.
Soignants du sanitaire ou du médico-social, écologues, biologistes, techniciens des plantes ou paysagistes, nous sommes tous sur ce front du soin avec le “matériau” nature sur les trois plans de l’Humain : physique, psychique et mental. Rejoignant la définition de la santé et du bien-être retenue par l’OMS (1) (1946) qui ne réduit pas la bonne santé à l’absence de pathologie, le concept One Health, développé depuis une bonne décennie par la médecine mondiale, gagne en terrain et surtout en crédibilité. Son objectif est que l’être humain voie sa santé prise en compte à tous les niveaux : dans son environnement, animal, végétal ou climatique et dans ses interactions avec ceux-ci. À la FFJNS, cela nous renvoie au soigné devenant soignant dès qu’il est en nature ou qu’il jardine. Mais le concept One Health concerne tous les humains, qu’ils soient ou non en vulnérabilité. Pour autant, il y a encore beaucoup à faire auprès d’une médecine occidentale à la vision très mécaniste et peu holistique, en apportant preuves et persuasion. 
Néanmoins, les rangs des scientifiques et des praticiens comprenant l’environnement du patient grossissent — du fait des jeunes professionnels du soin sans doute. Il est réjouissant de voir des cardiologues — à la Maison de Santé de Belfort, par exemple — promouvant en pluridisciplinarité la guérison par une vie plus apaisante, plus équilibrée dans ses rythmes, incluant des parcours de santé, le jardinage, la promenade calme ou la simple contemplation de scènes de nature jusque dans un parc ou son jardin.
Si la nature n’est pas une panacée, elle contribue plus fortement que toute réalité terrestre à l’apaisement, au dé-stress, à la réparation de pathologies, quand elle est accompagnée par les moyens de l’hortithérapie, par l’usage des jardins thérapeutiques.
La FFJNS œuvre activement à la reconnaissance de l’hortithérapie dans des projets d’animation en Ehpad en hôpital, auprès d’éprouvés psychiques, de patients en rééducation, d’enfants autistes et de tout public en vulnérabilié. La Fédération favorise bien entendu les jardins thérapeutiques, espaces proposant des scènes de contemplation végétales et naturelles, de sensorialité sans sur-stimulation, de déambulation adaptée aux pathologies. Nombre de jardins conçus de manière participative avec des équipes pluridisciplinaires des structures voient le jour dans l’intention de ces aménagements.
Si aujourd’hui il n’est pas possible en France de recenser le nombre de ces lieux de thérapie (900, 1500, 2500 ?), on sait que l’ère de la complémentarité des thérapies médicales et des interventions non médicamenteuses scientifiquement validées est ouverte. C’est pourquoi la FFJNS encourage et travaille aussi sur le front des formations courtes et longues dans ce domaine (D.U., sensibilisations à l’hortithérapie, conception et réalisation de jardins thérapeutiques, pratiques associées au jardin thérapeutique, etc.).
Enfin, un réseau international des associations sœurs de la FFJNS prend corps dans la connaissance mutuelle. Nous aurons l’occasion d’en reparler, comme d’événements prévus sur le territoire national et outre-mer.
D’ici là, ma reconnaissance va auprès de vous tous qui donnez de votre temps pour tisser des liens, échanger, construire et apprendre des choses de la nature afin d’en faire bénéficier les premiers destinataires de notre fédération : les personnes en vulnérabilité.
Fédérativement et naturellement vôtre,
Philippe Walch, président de la FFJNS
(1) Organisation mondiale de la Santé
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Une réponse sur “Édito / One Health et hortithérapie : même combat !”

  1. Merci pour cet édito qui me réjouit!
    Je suis très attachée au concept de One Health et à la nécessité absolue de prendre soin de la nature (la maison commune à tous les humains) si l’on veut prendre soin des humains sur le court, moyen et long terme. A un niveau plus spirituel, One health peut être vu comme un principe unificateur, une vision très globale de la santé qui ne s’arrête pas aux barrières du corps. Cette vision qui semble opposée à l’approche cartésienne et mécaniste de la médecine occidentale est en fait complémentaire. En effet ces deux visions se complètent admirablement : les angles morts de l’une sont comblés par l’autre et les deux ont pour but ultime une meilleure santé des humains. L’essentiel est donc que ces deux approches comprennent l’intérêt qu’elles ont à travailler main dans la main…

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