Témoignage / Impressions d’AG

Atelier jardinage (photo Marie Boulay)
Chantier d’aménagement (photo Joseph-Marie Montagnon)
Une centaine de participants ont assisté à l’AG de la FFJNS 2024. Parmi ceux-ci, deux membres sympathisants nous font part de leurs impressions. Marie Boulay a obtenu son diplôme de psychomotricienne en 2023 et est actuellement en service civique aux Jardins de l’Humanité, auprès d’Estelle Alquier. De son côté, Joseph-Marie Montagnon s’est reconverti dans le paysagisme après une première vie professionnelle dans le domaine de la qualité et de la sécurité au travail. 
Jérôme Rousselle : Qu’est-ce qui vous a conduits à vous intéresser à l’hortithérapie et aux jardins thérapeutiques ?
Marie Boulay : Le sujet de mon mémoire de fin d’études de psychomotricienne : “En quoi l’usage de l’hortithérapie par le psychomotricien peut être favorable au maintien des compétences psychomotrices de personnes âgées en EHPAD ?”. C’était en droite ligne avec l’intérêt que je portais à la nature depuis toute petite. Je ne sais pas trop comment c’est venu, cela relevait plutôt de l’évidence. Mes deux valeurs fortes sont l’humain et le végétal. Et puis je suis originaire de Maule (78), le pays d’Anne et Jean-Paul Ribes. Je me souviens d’avoir rencontré Anne, à douze ans. Je n’imaginais pas encore mon parcours mais elle m’était apparue comme une véritable source d’inspiration. La réalisation de mon mémoire a été une expérience fondatrice et je veux désormais mettre l’hortithérapie au cœur de ma pratique. Après mon diplôme j‘ai ressenti le besoin d’une transition entre mes études et la vie professionnelle active, d’où l’idée du service civique. Commencée fin 2023, ma mission aux Jardins de l’humanité est d’entretenir le jardin et de m’occuper des animaux mais Estelle m’intègre à tous ses projets notamment d’éducation, de sensibilisation et relatifs au jardin thérapeutique ou à l’hortithérapie. J’attends avec impatience de participer à la formation “Elaboration, évaluation et pérennisation d’un jardin à visée thérapeutique en établissement de santé – Conception et animation de séances d’hortithérapie” qu’elle animera en mai prochain.
Joseph-Marie Montagnon : J’ai découvert les jardins thérapeutiques grâce à Philippe Walch que je connais à titre personnel. J’avais lu son livre, participé avec lui à des chantiers et à la conception d’un projet de jardin thérapeutique. J’ai donc décidé de suivre, en parallèle à ma formation de paysagiste, celle consacrée par le CFPPA de Carpentras aux jardins thérapeutiques où Philippe intervient, aux côtés notamment de France Criou. En octobre dernier, je me suis lancé et ai créé ma société de paysagiste avec l’objectif de me spécialiser sur les jardins thérapeutiques. D’ores et déjà, quand je travaille sur des projets de jardins classiques, pour des particuliers par exemple, j’ai des réflexes en lien avec mon goût pour les jardins thérapeutiques, comme de porter un intérêt particulier à la sensorialité. 
Jérôme : Etait-ce votre première participation à une AG de la FFJNS ?
Marie : J’avais déjà participé à celle de l’an passé. Je découvrais alors le monde de l’hortithérapie. À l’époque, cela m’avait donné énormément d’énergie pour accomplir mon projet de mémoire. Je m’étais sentie moins seule dans mon intérêt pour le soin et la nature ! Comme JosephMarie, je me suis sentie bien plus impliquée cette année, via de nouvelles rencontres et de nombreux échanges !
Joseph-Marie : J’étais là aussi, l’an passé. Je connaissais la fédé via Philippe et m’étais inscrit en tant que membre sympathisant. À l’époque, j’étais resté spectateur, alors que cette année, après ma formation et le lancement de ma société j’y allais avec de vrais enjeux d’échanges et de rencontres. Je me suis même vu prendre la parole à l’invitation d’une intervenante que je connaissais, membre du CFPPA d’Avignon, à l’occasion d’une table ronde sur les formations. 
Jérôme : Qu’est-ce qui vous a particulièrement frappés ou intéressés durant cette journée ?
Marie : J’ai bien apprécié les tables rondes, notamment les interventions de France Criou et Stéphanie Personne sur la distinction entre être au jardin et faire au jardin, sur le fait qu’au-delà de la réussite de telle ou telle action, l’essentiel est la relation qui se noue entre le soignant et les patients, les mots, les ressentis… Cela résonnait pleinement avec ce que j’avais vécu lors des séances d’hortithérapie que j‘ai menées en stage l’année passée en lien avec mon mémoire : le lien se crée au travers du végétal.
Joseph-MarieEn effet, la table ronde, c’est toujours un moment intéressant. Pour ma part, je n’ai pas une connaissance très poussée du soin. Je suis plutôt côté paysage et ces temps d’échanges me permettent de sortir de ma spécialité. C’est une excellente occasion de se décloisonner l’esprit ! 
Marie J‘ai envie d’ajouter un point : lors des élections des membres du CA, j’ai constaté que les trois nouveaux viennent du soin, dont une psychomotricienne, Audrey Charbonnel ! Il me paraît vraiment intéressant que les soignants aussi soient au cœur de la FFJNS.
Jérôme : Une suggestion à faire, pour la prochaine AG (ou pour la Fédé) ?
Marie : Pourquoi ne pas lancer un atelier d’hortithérapie dans le cadre d’une prochaine AG ?
Joseph-Marie : On parle beaucoup d’animation mais peu de conception et réalisation de jardins thérapeutiques. Je trouverais intéressant d’avoir une table ronde autour de ceux-ci, la conception et la réalisation bien sûr, mais aussi comment ils ont été réalisés, rendus possibles ? comment ils fonctionnent ? les synergies entre les différents acteurs, directeurs d’établissements, animateurs, référents, leur entretien, leur enrichissement… aussi bien des expériences positives que négatives qui me sembleraient toutes extrêmement riches d’enseignements.
Jérôme : Ces rencontres, les sujets évoqués ouvrent-ils des perspectives nouvelles dans votre envie d’exercer votre métier ?
Marie : Je viens d’adhérer en tant que membre sympathisante. Pour ma pratique future, cela valide et confirme mes envies. Après mon service civique,  je souhaiterais exercer ma profession en libéral. Une suite est d’ailleurs en discussion avec Estelle aux Jardins de l’Humanité. J’ai récemment créé une page Instagram sous le nom de “Ma_psychomoterre”. Beaucoup d’idées en tête et plus encore après cette AG !  
Joseph-Marie : Ça m’a donné envie de faire plus de rencontres au niveau de la délégation Rhône-Alpes. Et puis cela m’a ramené à l’essentiel : j’ai opéré cette reconversion pour apporter du bien à des personnes fragiles isolées, seules, et pour trouver un alignement de ma vie professionnelle avec mes valeurs personnelles.
Je partage

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.