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Actualités de l'Infolettre n°9

Infolettre n°9 - Témoignage

IMG20241003105433Regards croisés sur le Colloque « Jardins collectifs, Jardins de santé »

 

Conférences, tables-rondes, visites de jardins thérapeutiques et de jardins partagés, le programme proposé durant les deux journées du Colloque « Jardins collectifs, Jardins de santé » qui s’est tenu à Lyon les 3 et 4 octobre derniers n’était pas mince. Parmi les 160 participants venus d’horizons divers, Valérie Clasquin, hortithérapeute indépendante, Jean-Théodore Bieri, conseil en hortithérapie, Fabienne Quiniou et Tania Bouhmouch, psychologues en EPSM, témoignent de la richesse de cet événement.

 

Valérie Clasquin

C’est pleine d’énergie et de l’enthousiasme des jeunes convertis que Valérie Clasquin est arrivée au colloque. Une découverte de l’hortithérapie au Salon du Végétal d’Angers, en 2022, après une vingtaine d’années d’activité dans la pharmacie ; une formation dans la foulée, auprès de Sonia Trinquier (membre active de la FFJNS) et en mars 2023, elle crée sa petite entreprise, Violette citadine, pour proposer des ateliers d’hortithérapie et d’aromathérapie à des particuliers et des entreprises. Elle rejoint la FFJNS début 2023 et crée la Délégation Sud Ouest un an plus tard à peine !

  • Peux-tu nous présenter ton activité ?

-        J’anime des ateliers de jardinage pour différents publics et en différents formats : collectifs ou individuels, adultes, enfants autistes et neuro-atypiques, pour les adhérents de la mutuelle Mutaero, dans les locaux de la mutuelle, dans un jardin thérapeutique à Toulouse ou chez eux ; j’interviens auprès de salariés d’entreprises, dans le cadre d’un partenariat avec Prévaly, une association intervenant sur la qualité de vie au travail ; je propose également de la formation autour du végétal (aromathérapie) à des entreprises.

  • Pourquoi as-tu souhaité venir au colloque ?

-        Je souhaitais bien sûr représenter la toute jeune Délégation Sud Ouest. J’étais également très curieuse de voir quels étaient les publics intéressés par une manifestation de ce genre, comment les approcher dans l’optique de mener peut-être un jour, une action de ce type en délégation Sud Ouest. Et puis je voulais voir le film de Cécile Favier (membre sympathisante de la FFJNS), « Binettes contre anxioloytiques », dont j’organise une projection le 22 novembre prochain à Toulouse.

  • Qu’as-tu le plus apprécié ?

-        J’ai été très heureuse de rencontrer les participants, membres ou non de la FFJNS, venus d’univers très variés. Par exemple, échanger avec Jennifer Geoffroy (membre active de la FFJNS), fut très inspirant pour moi dans la façon dont elle observe un jardin thérapeutique, l’attention qu’elle porte à des questions de sécurisation, de circulation auxquelles je ne pensais pas forcément.

-        J’ai été très intéressée aussi par les parallèles qui me sont apparus entre deux jardins thérapeutiques, celui du quartier des Minguettes présenté lors d’une table ronde, et le Jardin de Gaïa : ces deux projets ont en commun d’œuvrer à réinsérer des personnes qui se sont senties reléguées dans ces cités, exclues de la société.

Jean-Théodore Bieri

Venu de la rive helvète du lac Léman, Jean-Théodore connaît déjà de nombreux membres actifs de la Fédé. Issu du domaine de l’agronomie, il s’est formé depuis 2020 au jardinage thérapeutique et dispose d’une certification d’hortithérapeute par la branche allemande de la société internationale d’hortithérapie (IGGT). En 2022, il crée son activité, Bieri-Jardin de soin pour accompagner les structures de soins qui souhaitent intégrer la nature dans leur offre ou pour réaliser des ateliers autour du jardin et des végétaux.

  • Pourquoi as-tu souhaité venir au colloque ?

-        La faible représentation de l’hortithérapie en Suisse romande m’a amené à développer un réseau très étendu vers les pays francophones, surtout dans les régions voisines comme Lyon. Ce colloque me permet donc d’entretenir des contacts avec le réseau français que je connais déjà et dont j’apprécie le dynamisme et la rigueur. Je m’investis également dans le réseau européen de la Société internationale d’hortithérapie (IGGT), auquel participe la FFJNS, et qui tente de développer une vision partagée de la pratique. Sur un plan plus personnel, je dirais que c’était également l’occasion de rencontrer de nouvelles personnes et de comparer nos expériences ou nos idées de développement. Enfin, le programme permettait également de mettre à jour mes connaissances sur les recherches en cours dans ce domaine.

  • Qu’as-tu le plus apprécié ?

-        La tenue de ce colloque dans un établissement comme l’Hôpital Mère-Enfant a rendu l’expérience incroyable. Les participants et les participantes se retrouvaient au cœur du soin et d’emblée l’hortithérapie revendiquait sa place comme pratique complémentaire. Les échanges avec des personnes engagées dans ce domaine étaient également riches et les visites particulièrement pertinentes pour présenter des démarches qui fonctionnent au quotidien et démontrer le potentiel du jardin et du jardinage à visée thérapeutique.

-        Ce colloque fut une une manifestation de très haut niveau et m’a rendu encore plus confiant sur les opportunités d’applications dans le domaine de la santé. Le développement prend du temps mais la patience est précisément une vertu que le jardin nous enseigne.

Fabienne Quiniou et Tania Bouhmouch

Fabienne et Tania sont psychologues dans l’Etablissement Public de Santé Mentale (EPSM) du Finistère Sud, à Quimper. Si elles sont depuis longtemps intéressées par les écothérapies et si plusieurs initiatives autour du jardinage ont fleuri dans différentes structures et unités de l’EPSM, c’est motivées par un projet de jardin thérapeutique au sein de cet hôpital qu’elles se sont rendues à Lyon.

  • Pouvez-vous nous en dire plus sur ce projet de jardin thérapeutique ?

-        La genèse du projet est assez ancienne et, après les inévitables aléas (covid, changements organisationnels, réticences de certains acteurs, etc.), le projet a connu une véritable accélération ces derniers mois. Nous avons mis en place un partenariat avec le CAUE Finistère dans le cadre de la démarche PAF! Programmation active en Finistère. L’idée de ce programme est que des paysagistes et des architectes vont séjourner dans l’hôpital (3 fois 2 semaines d’immersion) pour concevoir un accompagnement autour du projet avec pour objectifs de répondre aux attentes des patients et des personnels de l’établissement mais aussi d’ouvrir celui-ci sur la cité. Il existe déjà des petits jardins thérapeutiques dans certaines unités. De manière complémentaire, on souhaite proposer un lieu central et plus accessible aux proches, aux familles, notamment pour les patients qui sont résidents permanents car faire entrer les proches dans les unités n’est parfois pas possible.

-        Par ailleurs, l’Epsm est référencé refuge LPO et sous l’impulsion du responsable des espaces verts le jardin thérapeutique se voudra éco-responsable. Un autre de nos souhaits étant de convoquer l’art dans ce jardin, il faudra que cela se fasse sans hostilité à l’environnement ou à la faune. Comment faire cohabiter nos créations, nos besoins d’humains et le respect du vivant ? Le lien avec la faune est d'ailleurs en pleine cohérence avec le projet puisqu'un de ses axes forts est  le développement de pratiques thérapeutiques de médiation par l’animal, dont on connaît aujourd’hui les bénéfices dans le traitement de nombreuses problématiques psychiques. 

  • Pourquoi avez-vous souhaité venir au colloque ?

-        Nous souhaitions entendre parler de projets plus aboutis que le nôtre, apprendre d’expériences, de façons de faire et de points de vue différents, visiter d’autres jardins et en tirer des enseignements sur ce qu’il faut ou… ne faut pas faire. Et puis nous sommes un peu seules, au bout du Finistère ! Nous voulions nouer des contacts, aussi, aller à la rencontre d’autres régions, pour certaines beaucoup plus avancées que la nôtre.

  • Qu’avez-vous le plus apprécié ?

-        Participer au colloque, rencontrer des professionnels nous ont énormément confortées dans notre projet. Les réactions des uns et des autres nous aident beaucoup et donnent légitimité et crédibilité au projet, à notre discours et à nos intuitions. Le directeur de l’Epsm a été très sensible au fait que l’on puisse se référer à d’autres professionnels, d’autres structures car le partenariat avec le CAUE est un coût important pour l’hôpital.

Pour retrouver le programme complet de ces deux journée, c’est ici : https://f-f-jardins-nature-sante.org/Jardins-collectifs-Jardins-de-sante.pdf